Essentiel  méthodologique : Le plan comme support de l’analyse morphologique d'une place.

Le plan est une carte à très grande échelle apte à représenter des objets de dimension décamétrique (bâtiments), hectométrique (fragments urbains) ou kilométrique (quartier, secteur urbain). Il est une représentation plane de ces objets, dont il offre normalement une section au niveau du rez-de-chaussée. Le plan est un support de l'analyse morphologique car il traduit un certain nombre de caractéristiques essentielles de l'espace étudié. L'échelle la plus appropriée pour l'étude de la morphologie d'une place se situe entre le 1/1000e (représentation dans laquelle 1 cm correspond à 10 m sur le terrain) et le 1/5000e (soit 1cm = 50 m).  A ces échelles, on peut distinguer les types de voirie, le parcellaire et les types de bâti, sans rentrer dans les détails des structures des bâtiments. Cela consiste à différencier :

-La forme du parcellaire environnant la place.

-Les types de voiries et leur disposition par rapport à la place.

-Les types de bâti et édifices principaux (église, mairie, hôpital) aux alentours de la place.

Ainsi, on peut effectuer des représentations graphiques de ces éléments pour les mettre en évidence. Il convient tout de même d'effectuer des choix dans la représentation graphique, pour ne pas inclure tous les éléments de la composition de la place mais uniquement ce qui est caractéristique. De plus, les représentations graphiques respectent quelques conventions sémiologiques :

-Les bâtiments sont souvent grisés et représentés comme des masses uniformes, différenciées des espaces non bâtis

-Les édifices principaux sont  distingués par des symboles appropriées (bâtiment de l'église représenté par exemple avec une croix)

Les dessins effectués par Camillo Sitte sont un bon exemple de représentation graphique de la composition d'une place.

Les éléments qui pourront être analysés à partir de ces plans sont les suivants :

-La forme et la dimension de la place, l’alignement ou le décrochement des bâtiments, etc.

-La fermeture / ouverture de la place : relation entre le bâti et le non bâti, part des ouvertures dans le périmètre de la place, position des accès, connexions avec d’autres espaces publics (jardin, place), …

-L’orientation de la place par rapport à l'édifice principal, le dégagement de l'édifice sur un ou plusieurs côtés, la présence d’éléments au centre de la place, la relation entre l’édifice principale et le bâti ordinaire, etc.

-Le traitement de l’espace ouvert (au moins en ce qui concerne la présence de revêtements différents, d’éléments végétaux majeurs, etc.).

En plus de ces représentations graphiques, on peut utiliser le plan cadastral qui apporte une précision sur le découpage parcellaire et donc sur la délimitation des propriétés de terrain, sur l’alignement et les constructions. Aujourd’hui, le plan cadastral est numérisé par les administrations communales et est à disposition sur leur site internet (pour celui de Nice, il est disponible à l’adresse carte.ville-nice.fr). De ce fait, il est possible de l’utiliser grâce à certains logiciels de dessin informatisé tel que AutoCad© en vue d’analyse sur plan. L’image suivante montre une simple élaboration du plan de la Place Garibaldi à Nice (comparable aux plans de l’ouvrage de Camillo Sitte), à partir du fond cadastral numérisé.

   

Figure 3.15 : 

La Place Garibaldi, Nice.